Le code civil français établit plusieurs modalités testamentaires, mais une seule en accès libre, dépourvue de l’intervention du notaire et d’un éventuel enregistrement dans le Fichier Central des Dispositions de Dernières Volontés (FCDDV) : le testament olographe.
Or, le testament olographe doit respecter certaines formalités imposées par le code civil.
Le testament doit être rédigé en entier, daté et signé de la main du testateur. Il n’est pas assujetti à aucune autre forme (article 970 du code civil).
Ainsi, l’ajout d’une mention, d’un nom, d’un montant ou la modification de la date par une tierce personne risque d’invalider le testament olographe, puisqu’il n’émanerait pas en entier de la main du testateur.
Ces genres de manipulation frauduleuse ainsi que la contrefaçon intégrale d’un testament olographe sont très courants dans les tribunaux.
Certains pensent qu’imiter l’écriture hésitante et tremblotante d’une personne âgée est très simple. Il suffirait de rédiger le testament sur une machine à laver ou sur le capot d’une voiture au ralenti pour avoir le même type de tremblements graphiques.
C’est pourquoi, le recours à un spécialiste dans le domaine est de plus en plus fréquent.
Les notaires, les avocats, les héritiers, mais aussi les juges, les magistrats et les enquêteurs judiciaires font appel aux services d’un expert en écritures et documents agréé auprès des tribunaux, plus connu du grand public comme expert graphologue judiciaire, dans le but d’authentifier les testaments olographes douteux.
Ce type d’expertise ne se concentre que sur le graphisme. Elle vise aussi à identifier toute trace d’altération, de manipulation, de rajout ou de gommage, ainsi que de contrefaçon intégrale du testament olographe suspect.
La demande d’expertise est parfois faite d’office par le notaire, dans le but de rassurer les héritiers, lorsque l’un d’entre eux émet un doute concernant l’origine ou l’authenticité.